Décès d’Émile Isenbart

Le Petit Comtois du 22 mars 1921

Le 21 mars 1921, s’éteignait un des peintres les plus connus de ses contemporains de Besançon, Emile Isembart (ou Isenbart si l’on en croit son acte de naissance). Le Conseil Municipal du 20 mars 1926 lui  attribua un nom de rue.

Né le 3 mars 1846 dans cette même ville, Isenbart resta fidèle à Besançon et y habita dans une villa construite au 14 rue des Fontenottes, au pied de la colline de Bregille. Il y voisinait le grand historien Lucien Febvre.

Sa nécrologie signale sa robuste santé et, de fait, il participait encore à la vie de la cité et assistait par exemple à la réouverture du musée des Beaux Arts le 7 novembre 1919.

Formé et influencé par Antonin Fanart, comme Raoul Trémolières, il fit preuve rapidement de talent personnel et d’une production féconde.

Parmi ses thèmes favoris, « Isenbart avait pour les rivières limpides, lentes ou tortueuses […] un culte fervent et, de son pinceau prestigieux, il les évoquait, soit dans la resplendissante clarté du jour, soit dans les vaporeuses aurores, soit dans les crépuscules flamboyants. »

 Le site de artibus sequanis met en ligne trois tableaux et ces seuls exemples prouvent qu’il était un coloriste hors pair.

 Le rédacteur de cette nécrologie rappelle avec la diversité de son œuvre combien il révéla toutes les nuances et contrastes des paysages comtois selon les saisons.
Memoirevive.besancon.fr ne fournit que des reproductions d’époque, en noir et blanc, aussi nous n’y découvrons pas le talent du coloriste, mais au moins la précision du trait et l’équilibre de la composition.
Un critique, Bernard Prost, sur les artistes franc-comtois au Salon de 1879, parlait des œuvres du peintre avec ces qualificatifs : finesse, grâce, légèreté … élégance, charme, intimité, poésie

Le compte-rendu du Conseil Municipal de mars 1926, à l’occasion duquel furent attribués de nombreux noms à des rues de Besançon, précise uniquement pour Isenbart qu’il était peintre paysagiste, auteur des fresques du Palais de Justice de la ville.

L’édition de la Dépêche Républicaine du 28 avril 1921 contient un discours tenu à la société des Amis des Beaux Arts par son président, le docteur Bourgeau. Il y regrette qu’aucun peintre n’ait fait le portrait d’Isenbart,  mais nous le présente plein de modestie, d’humilité et il faut peut-être y voir une explication de ce manque.
Il souligne qu’Isenbart ne se plaisait à peindre qu’en Franche-Comté, à la rigueur en Bretagne, mais il n’apprécia pas ses tentatives en Algérie où l’éclatant soleil ne convenait pas à ses goûts picturaux. Et l’orateur confirme sa prédilection pour « la douceur des matinées de notre pays, les lointains encore enveloppés de brume, les feuillages des premiers plans encore imprégnés de rosée […]un rayon de soleil, un reflet de la clarté des bords de notre jolie rivière comtoise. »

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