Montdidier (Somme) en août 1918

L’Éclair Comtois du 14 août 1918 (et images de La Contemporaine)

Avec la 2e bataille d’Amiens engagée avec les Alliés le 8 août sous le commandement de Foch, les forces françaises agirent dans la partie Sud avec la 1ère Armée. Le secteur de Montdidier fut particulièrement concerné. La progression alliée fut inexorable, mais le recul allemand s’accompagna de bombardements d’artillerie destructeurs.
Cette description de Montdidier, reprise par l’Eclair Comtois du 14 août et illustrée par des images de La Contemporaine donne une idée de la violence des combats et des prouesses à venir pour reconstruire.

Le rédacteur G.Rozet, dans l’Oeuvre, donne un descriptif progressif, de l’arrivée par la plaine du Beauvaisis à la vue générale sur la ville en ruine et La Contemporaine nous donne à examiner un panorama photographié en ce mois d’août et début septembre après la reprise de Montdidier.

Rozet poursuit en évoquant les travailleurs chargés du déblaiement et écrit :

« [Ils] viennent à peine d’enlever leurs vestes. On se demande par quel bout ils vont attaquer ce chaos. Des vieux remparts de la ville il reste encore quelque chose, une falaise de maçonnerie. Mais tout le reste est démolition, décombres, néant. » La Contemporaine nous permet de le voir.

Rozet voit la ville avant le premier déblaiement signalant les rues couvertes de gravas ne laissant même pas voir les pavés. La photo de la rue d’Amiens, (ci-dessous) prise le mois suivant, montre une rue dégagée, mais l’accumulation des gravas de part et d’autre contre des pans de mur nous donne une vue proche de ce que le rédacteur contemplait quelques semaines avant.

Les pans de mur de brique et le cœur des maisons éventrées fournissent à l’auteur une image pleine de réalisme : « le rouge vif de la brique du pays donne toute sa force à la classique métaphore des « maisons éventrées ». Éventrées, c’est trop peu dire : c’est comme une vision écarlate de chair poignardée, étripée, hachée menu. »

« Hachée menu », l’expression convient parfaitement à cette autre vue dans un coin de la ville de Montdidier. Moignons d’arbres, éléments de charpentes dévastées…

La concordance du texte et des photographies témoigne de la dureté des batailles qui se livrent depuis le printemps 1918. A la différence des précédents, ces combats ne s’attardent pas des mois ou des années sur un lieu car le front bouge, mais la puissance de feu laisse des ruines comparables à celles qui affectent toute la ligne de front de fin 1914 au printemps 1918.

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