« La poudrière des Balkans » et la position incertaine de l’Italie

Le Petit Comtois du 09 janvier 1914 

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09_01_1914 Serbie ItalieLe règlement des guerres balkaniques commencées en 1912 s’est éternisé. Au début 1914, la Serbie essaie encore de profiter de ses victoires contre les Turcs puis contre les Bulgares en maintenant des troupes sur l’Adriatique alors que les accords prévoient que l’Albanie, récemment indépendante  grâce à la volonté austro-serbe, conserve les côtes entre le Montenegro et la Grèce. (cf. cartes extraites de Wikipedia, ci-dessus et ci-dessous)
La concession serbe du retrait des côtes adriatiques, dont il est question dans ce court article du Petit comtois, pouvait faire espérer un règlement durable du conflit, mais le différent entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie n’était pas réglé. Le panserbisme était une réalité en opposition totale aux intérêts austro-hongrois. La crise de Sarajevo, 6 mois après, accroîtra les tensions et finira sur la guerre austro-serbe, prélude à l’extension rapide du conflit à toute l’Europe.

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En ce qui concerne l’Italie, on perçoit bien son animosité contre l’Autriche-Hongrie malgré l’appartenance à la triple alliance (Allemagne-Autriche-Hongrie-Italie). Déjà présente en Bosnie-Herzégovine depuis 1908, l’Autriche-Hongrie veut encore modifier en détail les frontières avec le Montenegro. L’Italie conteste cela avec vivacité.  Les différents territoriaux entre Italie et Autriche-Hongrie remontent au XIXe siècle lorsque la réalisation de l’unité italienne s’est faite au détriment des possessions autrichiennes. Des terres irrédentes (où la population parle italien) ont continué à envenimer les relations des deux États.
L’Italie n’entrera pas en guerre aux côtés de ses alliés comme le présupposait la Triple alliance à laquelle elle appartenait. Un ballet diplomatique conduira à Rome les plus persuasifs des ambassadeurs allemands, français, anglais pour attirer l’Italie dans leur camp. France et Angleterre finiront par l’emporter en 1915. Et c’est en promettant des terres adriatiques que Français et Anglais persuaderont les Italiens de les rejoindre dans ce conflit. Or, en 1919, les traités n’accorderont pas à l’Italie les terres adriatiques promises, faisant naître dans ce pays le sentiment d’une vittoria mutilata.

Dans le Petit Comtois, il ne se passait pas un jour sans que la Une n’évoque les questions balkaniques. Comme quoi, le problème des Balkans était bien perçu comme inquiétant, même si l’on ne croyait pas qu’une guerre impliquant toute l’Europe et finalement le monde y trouverait son origine.

Christopher Clark, dans les Somnambulescomment l’Europe a marché vers la guerre, Flammarion 2013 a bine montré le rôle de la Serbie dans la responsabilité du conflit.

 

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