Besançon : la fête foraine sur les remparts dérasés

Le Petit Comtois du 11 juillet 1921

Depuis longtemps la fête foraine du début juillet avait un succès populaire indéniable à Besançon comme dans bien d’autres communes, qu’elle coïncidât ou non avec la fête nationale du 14 juillet. Elle a laissé à nombre d’entre nous de forts souvenirs.

Fête d’été, d’une saison où les journées sont longues et chaudes permettant de prolonger  les distractions  assez tard en soirée sans trop de gêne nocturne, elle créait une ambiance bruyante, mais bon enfant avec mouvements de manège, cris d’ usagers et déambulation tardive ; tout incitait la jeunesse à profiter de ces temps de liberté où l’on acceptait l’agitation et le loisir.

L’escarpolette en manège, ou tourniquet de chaises volantes, fournissait sa dose de sensations, de griserie de vitesse et de vertige des rotations doubles. Le rédacteur ne manque pas de les évoquer en parlant de « folle giration ».
Sur la photo ci-dessous (in memoirevive.besancon.fr), de 1922-1924, les » tasses », manège « la Tête à queue », côtoient un carrousel.

Le début des années 1920 est celui des années folles et, en province, elles furent plus sages qu’à Paris. Mais à ce moment de l’année, pour les classes populaires, la fête était revenue après les interruptions et interdictions du temps de guerre.

L’entre-deux-guerres favorisa la montée en puissance de ces fêtes. Les loisirs de masse, sports, cinéma se développaient, mais la fête foraine en faisait partie depuis longtemps. Après la deuxième guerre mondiale, la diversification des attractions, renforça encore cette activité. Le brassage des classes sociales s’y voyait encore.

Depuis une trentaine d’année, les fêtes foraines souffrent du développement  d’autres loisirs et des parcs d’attraction permanents, mais elles résistent, même si l’épidémie de covid19 les a encore fragilisées. Leur offre de distractions recherche toujours plus de sensations physiques.

Le rédacteur signalait plus haut « des baraques aux phénomènes » ; il ne citait ni « femme à barbe », ni « homme le plus fort », mais il aurait pu noter une « baraque à singes » car, dans la même édition du petit Comtois, le fait divers « colère de singe » montre le peu de sécurité de ces attractions et l’imbécillité d’un individu qui en perdit un bout de doigt.

Les exigences actuelles, en matière de sécurité, sont draconiennes et les ménageries ont disparu de ce type de fête, restant présentes dans les cirques, mais menacées aussi d’en disparaître.

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