Dépêche Répulicaine de Franche-comté du 17/05/1920

A Besançon, la première fête nationale de Jeanne d’Arc était célébrée avec éclat en ce temps-là et l’extrême-droite n’allait pas tarder à se l’approprier. Mais en 1920, ce n’était pas encore le cas et la Dépêche Républicaine y accordait deux colonnes en p.2. Or, ce journal qui se revendique républicain et catholique n’a aucune accointance avec la droite extrême de l’époque. Bien au contraire, il est souvent raillé par le quotidien de ce bord, l’Éclair Comtois.
En ce mois de mai 1920, plusieurs journées étaient consacrées à Jeanne d’Arc en raison de sa canonisation, de sa fête catholique, mais aussi de cette fête nationale récemment instituée.

Les relations diplomatiques venaient d’être rétablies entre la France et le Vatican, la Chambre bleue horizon l’avait accepté depuis mars – elles avaient été interrompues depuis juillet 1904 à la suite des mesures anticléricales du gouvernement Combes, en particulier l’interdiction d’enseignement aux congrégations catholiques – car la majorité du Bloc National agissait pour renouer avec la papauté.
Ce sera chose faite en mai 1921.
Or, un ambassadeur est nommé en mai 1920, à titre exceptionnel, et c’est Gabriel Hanotaux.
La raison en est la canonisation de Jeanne d’Arc. Hanotaux mérite cette nomination à double titre ; il a été deux fois ministre des affaires étrangères dans les années 1890 et a conduit plusieurs missions diplomatiques ; comme historien, il a écrit une Jeanne d’Arc en 1911 et plusieurs articles à son sujet.
Béatifiée en 1909, Jeanne était canonisée le 16 mai 1920 après un très long processus commencé au XIXe siècle.