À Besançon comme ailleurs, Noël 1919 s’annonçait plus festif. Nul doute que les enfants devaient rêver devant l’exposition de jouets des Nouvelles Galeries, particulièrement tous ceux dont le pouvoir d’achat des parents ne leur permettait pas d’en acquérir.
Sur cette publicité d’un journal local, la place des jouets de guerre est limitée, comme on le remarque ensuite dans le catalogue des grands magasins du Louvre.

Magasin du Louvre 1919

Le portail des bibliothèques municipales spécialisées de la ville de Paris est une mine d’or par la diversité et la richesse de ses ressources.
On y trouve par exemple un catalogue de jouets pour Noël 1919 édité pour les grands magasins du Louvre.
En fait, le catalogue ne se limite pas aux jouets et le nombre de pages consacrées aux cadeaux pour les adultes est même plus important que celui où figurent des jouets.
Mais que de différences avec le catalogue du magasin le Printemps de 1917 dans lequel les panoplies de soldats et les jouets de guerre tenaient une place démesurée ! Au cœur du conflit, on pensait nécessaire d’entretenir l’esprit guerrier et patriotique des petits avec des panoplies de soldats ou d’infirmière, des armes de bois ou des reconstitutions de champs de bataille.
Pour Noël 1919, la paix enfin revenue, ce catalogue du Louvre n’a plus que quelques pages consacrées aux jouets guerriers. Il commence même par 5 pages pour les poupées, dinettes et boîtes de peinture.

Et quel contraste avec la couverture du celui du Printemps 1917 ! Un père Noël qui largue ses jouets sur Paris par avion, dont aucun n’est guerrier alors qu’en 1917 une scène de guerre entre enfants, à l’assaut d’une barricade sous les yeux désapprobateurs d’un tirailleur sénégalais blessé.