L’Eclair Comtois et le Petit Comtois du 17 juillet 1919

Le même jour, la marque Végétaline et son représentant local à Besançon payent une publicité dans deux journaux de la place. Simple, mais différenciée dans chacun des journaux, elle pouvait avoir un effet réel sur les femmes cuisinières et même sur quelques cuisiniers, l’argument du prix n’étant pas le moindre en cette période de vie chère.

Depuis son origine, en 1896, cette Végétaline, beurre végétal, est fabriquée à base d’huile de coprah (coco) hydrogénée.
Marseille est alors le grand centre de production pour la France et l’Europe avec les usines Rocca, Tassy & de Roux.
Végétaline était un nom appelé à devenir générique en France.
Et des analyses, au tournant des XIXe et XXe siècles, ont montré les qualités nutritionnelle, digestive et économique de la Végétaline. La lecture d’un article de la revue Le Passe-temps médical : journal des curiosités médicales, anecdotiques, historiques, littéraires et scientifiques du 12 janvier 1899, révèle des expérimentations comparatives entre Végétaline et beurre de vache dans lesquelles la première présente autant d’avantages, sinon plus, que la seconde.
D’autres sources insistent sur les risques de fraude à propos du beurre de vache. La végétaline, beaucoup moins chère à la fabrication et à la vente – jusqu’à quatre fois moins coûteuse – pouvait être incorporée à du beurre de vache et celui-ci être mis en vente comme un beurre pur. Le journal la Croix de l’Algérie et de la Tunisie cite un exemple de fraude sur 25 tonnes de beurre mêlé de végétaline.
La marque n’a pas disparu ; elle appartient aujourd’hui au groupe Unilever après avoir fait partie du groupe Unipol en 1950, puis de Lesieur de 1981 à 1998.
