Un long combat pour le bien-être animal…

… Celui de Jules Bluzet. 

Le Petit Comtois du 19_02_1919 et du 5 mars 1919

Dans le milieu du XIXe siècle, les réactions contre la maltraitance animale conduisait à la loi Grammont dont il a déjà été question ici. Le Petit Comtois du 21 décembre 1913 éditait une recension à propos d’un livre de Jules BLUZET, « l’Enfer des bêtes ».
Le 5 décembre 1917, le même auteur persistait contre la malfaisance à l’égard des animaux en soulignant des excès de cruauté dans les parcs à bestiaux destinés à l’armée. Et nous le retrouvons dans ces éditions du 19 février et du 5 mars 1919 où il fait une longue démonstration en faveur des bêtes domestiques et dans l’attente d’une prise en compte au niveau international à la Société des Nations alors en formation.

Il y rappelle, dès les premières lignes, ce qu’il avait écrit en 1913, à savoir qu’une civilisation élevée et réfléchie respecte tous les êtres animés. Mais, d’emblée,  il annonce aussi combien la guerre a été néfaste aux animaux comme aux hommes. Sur toute la première colonne, Bluzet dévoile les contradictions humaines pour l’individu persuadé d’appartenir à une espèce supérieure et ayant un comportement détestable et cruel envers les bêtes. Il estime ces abus comportementaux, qui vont jusqu’à la torture, contraires à la civilisation. Et il s’en prend à la corrida comme aux combats de coqs ou de chiens.

Mais il tient surtout à souligner comment, pendant l’atroce guerre qui vient de finir, on eut plus que jamais des attitudes barbares envers les bêtes. D’abord à l’égard de celles qui étaient destinées à la boucherie pour la nourriture des soldats ou à la traction des véhicules, parquées dans des conditions innommables, en dépit de toute condition d’hygiène, crevant de froid et de faim, parfois oubliées vivantes dans des wagons où elles finissaient par périr; et sans même se soucier des pertes financières élevées occasionnées par cette mortalité anormale.

Bluzet réussit à horrifier le lecteur en donnant des exemples d’atrocités dont il a été témoin envers des veaux et des moutons.

Et il poursuit dans l’édition du 5 mars avec des exemples tout aussi effrayants à l’encontre de bœufs, de porcs ou de chiens, soulignant, après la torture et la mort de l’une de ces bêtes, l’indifférence des gens qui passent et voient cela.

La moitié de l’article du 5 mars s’attache à démontrer simplement l’utilité des animaux pour les hommes, l’importance de l’éducation à la bonté envers eux pour éviter ces violences inutiles et injustes.
Comme il l’avait écrit déjà le 19 février, il fait référence aux religions qui ont toutes témoigné, à un moment ou un autre, de la bienveillance envers les animaux.

Et l’on comprend le pourquoi de ces nouveaux articles de presse contre la malfaisance envers les animaux quand Bluzet s’adresse, au final, aux représentants des nations réunis à la Conférence de la paix, à Paris.
Attendant de cette Société des Nations en formation qu’elle condamne et interdise les jeux publics dont la torture et le sang des animaux  sont le fond de commerce
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