Un buste par Courbet à la Tour-de-Peilz, en Suisse

Le Petit Comtois du 5 novembre 1917

Dans la presse locale bisontine, rares sont les articles culturels durant le temps de la Grande Guerre. Aussi, quand paraît un billet comme celui-ci, signé Max GOTH, qui plus est parlant d’une œuvre de COURBET, artiste si cher aux Comtois, on s’empresse de le lire et d’en éclaircir le contenu.

Photographie reprise d’une publication de 2010, par Didier ERARD, intitulée : « sur les traces de Gustave Courbet à la Tour-de-Peilz », 1873-1877.

Partant du Journal du Peuple, le rédacteur signale un buste de la République, signé Courbet, à Meudon.  Et l’on apprécie les précisions recherchées sur son origine.

Max Goth a raison d’attester d’une copie faite en 1889 à l’occasion du centenaire de la Révolution, comme il a raison d’écrire que l’original était destiné à la Tour-de-Peilz, en  Suisse, au bord du Léman, près de Vevey, où COURBET s’était réfugié pour échapper à la justice française qui exigeait réparation financière du renversement de la colonne Vendôme pendant la Commune parisienne.

Installé dans cette petite ville pour les quatre dernières années de sa vie, Gustave Courbet eut l’idée de remercier la municipalité pour son accueil en réalisant un buste intitulé HELVETIA avec son corsage attaché par une croix fédérale. La ville accepta ce don avec reconnaissance, mais la statue, coiffée d’un bonnet phrygien, évoquait  aussi une République française et, à la demande de la municipalité, Courbet accepta de modifier son nom –  la statue s’appela alors Liberté –  et de remplacer la croix fédérale par une étoile.

On apprend dans ces lignes que le buste de Meudon a été copié pour le centenaire de la Révolution en 1889. De même, d’autres répliques auraient été faites, en plâtre ou terre cuite. Mais il semble bien, à en croire Max GOTH, que ces répliques copient la première version du buste sculpté par Courbet, à savoir la République helvétique. Or, « horrible détail », dit l’auteur de l’article en 1917, les copies prétendent représenter une République française.

À Meudon, iI y’eut donc un détournement de l’œuvre de l’artiste, mais celui-ci ne l’eut certainement pas désavoué.

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