Le Petit Comtois du 17 décembre 1916
Comment l’on entretient les hauts faits de guerre par la réclame.
Les Nouvelles Galeries de Besançon, (aujourd’hui Galeries Lafayette) grand magasin du centre ville, participaient, comme tant d’autres organismes commerciaux à entretenir, non sans intentions mercantiles, le patriotisme en diffusant des dessins et illustrations de faits glorieux.
« Debout les morts ! », ce retentissant oxymore est attribué à l’adjudant Jacques PERICARD (l’imagerie d’Épinal a retenu qu’il était sergent – cf. image ci-dessus –) au saillant de Saint-Mihiel, dans le Bois Brûlé où il aurait ainsi galvanisé ses hommes, en avril 1915, lors d’une attaque allemande qui finit par échouer.
L’expression fit chorus, reprise par le cardinal AMETTE, archevêque de Paris dans un prêche du 27 mai 1915 à la cathédrale Notre-Dame, elle fut popularisée par l’Imagerie d’Épinal dès 1915-1916 – cf. image ci-dessus – et puis par plusieurs chants et poèmes comme celui-ci dont le texte est d’Eugène ROUSSEL et la musique d’Antoinette BELLOC.
Les publications à but commercial se répandirent dans toute la France et durant toute la guerre.
Il est vrai que PÉRICARD lui-même y contribua avec la publication de deux ouvrages qui parurent chez Payot : Debout les Morts, deux tomes parus en 1916 et Souvenirs d’un combattant paru en 1918. cf. ci-dessous ↓
L’expression « Debout les Morts » est restée célèbre.
L’écrivaine Fred VARGAS a intitulé ainsi son quatrième roman paru en 1995. À bonne école avec son frère Stéphane Audouin-Rouzeau, historien de la grande Guerre, Fred Vargas s’en est inspiré pour créer le personnage de « Saint Luc », historien de 1914-1918 dans ce roman.