Photo extraite de Joseph Pinard, 50 Chroniques d’Histoire Comtoise, p.52.
Éditions Cêtre 2008. Besançon.
Beaucoup de Bisontins connaissent encore Jean MINJOZ (1904-1987), socialiste, homme politique de la IVe République et surtout maire de Besançon de 1953 à 1977, mais son père, Louis (1882-1916), disparu dans un bombardement à Nancy le 24 novembre 1916, laissa aussi une trace importante à Besançon.
Installé dans cette ville en 1911 comme instituteur d’école supérieure, socialiste militant, il apparaît souvent dans les éditions du Petit Comtois quand il devient avocat, en 1913. Il défend la cause ouvrière, tout en suivant les positions pacifistes de Jaurès.
Il avait été candidat de la SFIO aux élections législatives du printemps 1914 et se désista pour Maurice BERNARD au 2ème tour.
Comme les autres membres de la SFIO, il accepta l’Union sacrée et la guerre (de mauvaise grâce).
Attaché à la sous-intendance militaire de Nancy depuis octobre 1915, il fut tué dans un bombardement le 24 novembre 1916 et inhumé sur place trois jours après. Il rentrait d’une permission qui lui avait permis de revoir sa femme et ses enfants ainsi que ses parents.
Lors de ce même bombardement, le soldat DEVINOT Pierre de la 23e section de commis d’administration succomba lui aussi à ses blessures.
Nancy fut bombardée par des avions plus de cent fois durant le conflit, sans compter les tirs de batterie dont ceux du « Gros Max », une pièce de 380 mm. (cf. photo infra).
Le 16 octobre 1917, une escadrille allemande largua 80 bombes et fit 34 tués et 60 blessés.
Le Petit Comtois du 13/12 reproduisit les discours prononcés par le bâtonnier de l’ordre Mangin et le sous-intendant militaire Petitjean lors des obsèques de Louis Minjoz du 27 novembre à Nancy. L’un et l’autre soulignèrent sa vaste culture et ses remarquables connaissances en droit, sa finesse et ses grandes capacités de travail.
Entraîné dans la guerre à son corps défendant, Louis MINJOZ fit contre mauvaise fortune bon cœur en ne refusant pas la mobilisation et en acceptant l’Union Sacrée.
Cette image tweetée le 13 août 1916 par @ThisDaylnWWI fait voir un de ces obus de 380 tiré par « Gros Max » sur Nancy quelques mois avant, le 13 août 1916.
La moue et le regard dégoûté de l’enfant fusillant le projectile sont saisissants.