L’Éclair Comtois du 3 août 1916
La presse, systématiquement, évoque ce deuxième anniversaire.
L’Éclair Comtois le fait avec plus ou moins de dissimulation, comme l’année précédente après un an de guerre, mais sa modération nationaliste nous surprend.
Tout de même, en ce 731e jour de guerre, le journal, fidèle à sa ligne de conduite, ne veut pas montrer à ses lecteurs tout ce qui s’est aggravé lors de cette deuxième année : et d’abord les pertes humaines, puis la hausse du coût de la vie et la misère qui affectent de plus en plus de familles ; l’échec de l’offensive de Champagne en septembre-octobre 1915, le piétinement dans la Somme depuis le 1er juillet, surtout pour les Anglais.
Aussi, préfère-t-il voir dans les événements le seul côté positif. Il en va ainsi de la bataille de Verdun où les troupes françaises résistent bel et bien, mais à nouveau au prix d’une hécatombe qu’il se garde d’évoquer. Peut-être a-t-il raison ? Oui, toutes les familles savent combien les pertes sont élevées et n’ont pas envie qu’on le leur rappelle, il n’en est pas besoin et, au contraire, évoquer la force et la sympathie des alliés ragaillardit le lecteur et le rassure.
Là où l’auteur a raison,en reprenant les mots du Président Poincaré, c’est à propos de la conviction acquise qu’il n y aura pas de succès sans concertation, sans coordination entre alliés. Mais il faut encore attendre un an, novembre 1917, pour la mise en place d’un Conseil supérieur de guerre et le printemps 1918 pour qu’un Grand Quartier Général des Armées, conduise à un commandement unique sur le front occidental.
Pour cette deuxième année de guerre, l’Éclair Comtois ne tombe pas dans les excès du premier anniversaire où il fut très propagandiste. Il se nourrit d’optimisme avec un réalisme prudent.