… Une collision d’avions voulue ou accidentelle ?
L’Éclair Comtois du 31 juillet 1916
Extrait de La guerre aérienne illustrée du 21 décembre 1916
Sous les yeux intéressés et ébahis des soldats des tranchées des deux camps, vers la main de Massiges (51), un duel aérien entre trois avions français et un allemand se terminait par la mort d’un pilote français et celle des Allemands d’un Albatros biplace. Deux des trois avions français s’accrochaient et devaient se poser en catastrophe.
Le troisième, piloté par le jeune Jehan MACQUART DE TERLINE mitrailla son adversaire jusqu’à ce que son arme s’enraye.
Les récits de l’époque dirent alors que DE TERLINE jeta délibérément son appareil sur celui de l’ennemi pour lui enlever toute chance de s’échapper. Les trois hommes périrent lorsque Les deux avions s’écrasèrent au sol.
La presse fit grand cas de ce combat aérien et celle de Besançon n’y manqua pas. L’Éclair Comtois, toujours prompt à valoriser les hommes issus de la noblesse de tradition chrétienne, accorda un long récit à ce qui fut présenté comme un exploit. Relatant les péripéties du combat, le journal n’hésite pas à comparer DE TERLINE aux as comme Guynemer, Neugesser et Chaput.
Mais il y ajoute le sens du sacrifice, car ce journal, en tant qu’organe catholique, accorde une grande importance à cette valeur fondatrice du catholicisme.
L’Éclair Comtois du 18 août 1916 donne une généalogie de Jehan Macquart DE TERLINE tendant à prouver sa filiation avec… Jeanne d’Arc !
Évidemment, tout cela mériterait d’être vérifié, mais l’on ne peut que penser à la volonté de la presse catholique de valoriser ainsi un fervent croyant dont le sens du sacrifice serait hérité d’une ascendance pieuse et glorieuse, Jeanne d’Arc ayant elle-même fait le sacrifice de sa vie pour la France.
Il y a sans doute abus, mais l’objectif était de plaire à des croyants et de soutenir leur patriotisme avec cette figure historique et religieuse. Vraisemblablement, on se souciait peu de la véritable généalogie.