1914-1916 : une famille alsacienne durement éprouvée

Le Petit Comtois du 4 juillet 1916

Stoltz 24_08 FUn soldat de trente ans, STOLTZ Léopold, tombe à Herbécourt lors de l’offensive de la Somme, le 24 août 1916. Il appartenait au 108e Régiment d’Artillerie Lourde qui installa plusieurs groupes de batteries sur le plateau d’Hébécourt-Flancourt en juillet et août, après la progression de l’infanterie. Là, les batteries ennemies se canardèrent régulièrement et le 108e eut à en souffrir durement.
Stoltz 24_08 N

 

Le Petit Comtois du 4 juillet 1916 avait signalé la citation obtenue par ce même soldat le 7 juin 1916. Il s’agissait de récompenser son comportement à Verdun où le 108e RAL était soumis à de sévères bombardements près d’Avocourt, sur la rive gauche de la Meuse. À cette occasion, on note la mobilité des régiments qui défilèrent presque tous à Verdun, mais qui , pour certains, se retrouvèrent aussi au coeur de la bataille de la Somme.
Durement éprouvés, ils durent être reconstitués pour conserver des effectifs suffisants.

Réchappé de l’enfer de Verdun, STOLTZ trouvait la mort dans la Somme, à Herbécourt. (cf. carte extraite des Armées Françaises dans la Grande Guerre sur Mémoire des Hommes)Stoltz 24_08 carte

Avec l’aide du Petit Comtois du 4 juillet 1916, une fois de plus, on découvre l’appartenance  de STOLTZ à une de ces nombreuses familles alsaciennes qui, pour garder la nationalité française, avait quitté l’Alsace après l’annexion allemande de 1871. Dès 1877, le père de Léopold se fixait à Delle, dans le Territoire de Belfort, appelé encore Haut-Rhin, à cette date. Le patriotisme des STOLTZ s’était manifesté pendant la guerre de 1870-1871 ; le grand-père avait été tué au siège de Belfort en janvier 1871.

Stoltz OberreinerPour le journal, cette citation donnait l’occasion de rappeler un épisode dramatique du début du conflit. Celui où périt, le 25 décembre 1914, le sergent Jules OBERREINER, du 43e Régiment d’Infanterie Territoriale, beau-frère de Léopold STOLTZ.
Concernant le Haut-Rhin avec le combat d’Aspach en décembre 1914, le récit ne pouvait qu’intéresser les lecteurs comtois – et belfortains en particulier – .
Comme ce combat eut lieu dans la nuit de Noël et que les Allemands se montrèrent impitoyables, la propagande pouvait exploiter l’événement en montrant leur barbarie.

L’historique du 43e Régiment d’Infanterie Territoriale note : « les 21e et 22e compagnies prennent part au combat d’Aspach. Le lieutenant COTTENCEAU, armé du fusil d’un blessé, entraîne sa section dans un feu violent de mitrailleuses, et tombe mortellement atteint ; sa troupe est fauchée. 27 tués, 9 blessés. »

Le Petit Comtois donne plus de détails : « dans la nuit du 24 au 25 décembre 1914, la section à laquelle appartenait le sergent OBERREINER attaqua Aspach-le-Bas ; dénoncés par des sonnettes attachées aux fils de fer, découverts par des projecteurs, les vingt-sept braves qui composaient la section furent fusillés à bout portant sans avoir pu faire usage de leurs armes.  Plusieurs ne furent que blessés et, parmi eux Jules OBBEREINER. On ne put aller les relever : bien que le drapeau de la Croix-Rouge ait été hissé, les brancardiers qui tentèrent de sortir des tranchées furent tués ou blessés ; deux assauts furent donnés le lendemain soir sans résultats. Le 26 au matin, OBERREINER vivait encore ; sur le soir, il expirait. Détail tragique : en face de lui se dressait, dans Aspach, le toit paternel ! Quelles pensées durent l’assaillir à la vue de ces lieux familiers où toute son enfance s’était écoulée ! Quelle agonie ! – Aspach-le-Bas, lieu du combat, jouxte la commune de Cernay d’où OBBERREINER était originaire et le journal insiste sur le sentiment patriotique sans doute éprouvé par cet homme– les Allemands refusèrent toute armistice et ce ne fut que dans la nuit du 3 au 4 février, qu’au cours d’une attaque, 24 de ces héros martyrs furent ramenés dans nos lignes ; trois, enroulés dans les fils de fer, ne purent être détachés ».

Stoltz 24_08 N PC du 10_09L’édition du 10 septembre 1916 revient sur la mort d’Alfred, Léopold STOLTZ. On y apprend que le père travaillait chez Danzas. Danzas fut longtemps une grande entreprise de transport de marchandises. Elle avait été fondée à Saint-Louis, prolongation alsacienne de Bâle, et était bien implantée dans l’Est de la France.

On découvre aussi que STOLTZ occupait la fonction de vaguemestre et, à ce titre devait se déplacer sans cesse entre la première ligne et l’arrière immédiat. C’est lors d’un de ces déplacements qu’il fut tué par des éclats d’obus.

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