L’Éclair Comtois du 13 octobre 1915
Alors que l’actualité de 2015 nous présente des murs et des barrières de toute sorte, érigés pour arrêter des migrants ou pour des raisons politico-militaires, il n’est pas surprenant d’apprendre qu’en 1914-1918, l’Allemagne avait construit une ligne de barbelés électrifiés, pour éviter toute forme d’espionnage et de transmission d’informations entre l’Alsace du sud et la Suisse.
D’autre part, les déserteurs allemands ou les prisonniers en fuite auraient eu des facilités de passage en Suisse que l’autorité miltaire voulait absolument empêcher
C’est sous la direction de Hans GAEDE, l’officier prussien commandant l’armée allemande au Sud de l’Alsace, que fut construite cette barrière. Les travaux, commencés fin 1914, étaient terminés depuis le printemps 1915 quand cet article paraissait dans l’Éclair Comtois.
On y découvre l’existence d’une zone neutre (en Alsace allemande) entre la ligne électrifiée (en rouge sur la carte ci-dessous) et la frontière suisse (en vert). Là, les conditions de circulation étaient particulièrement pénibles. Cette zone a englobé jusqu’à 13 communes : Lucelle, Kiffis, Lutter, Wolschwiller, Biederthal, Liebenswiller, Leymen, Neuwiller, Hégenheim, Bourgfelden, Saint-Louis, Village-Neuf et Huningue.
Cette barrière remplit son rôle mortifère en arrêtant et tuant nombre de prisonniers en fuite ou déserteurs, mais elle fut nettement moins efficace pour les espions qui disposaient d’informateurs et de passeurs. Comme la ligne n’était électrifiée que la nuit, quelqu’un connaissant bien les lieux et le rythme des rondes de patrouilles pouvait passer.
L’exemple suivant illustre dramatiquement le sort de deux victimes électrifiées durant l’été 1917. ↓