Ces Suisses morts pour la France (3) Quelques exemples.

Articles précédents sur le même sujet.: 25 juin 2015   –   23 août 2015  –

JEANBOURQUIN Paul.

 Les données de Mémoire des Hommes qui servent de base à ces articles (Billet du 25 juin 2015 et  Billet du 23 août 2015) sont parfois trompeuses. Déjà, à la saisie d’autres fiches de soldats non nés en Suisse, on peut trouver d’autres Suisses Morts pour la France que ceux qui y sont nés. Jeanbourquin suisse FC’est ainsi pour JEANBOURQUIN Paul. Sa fiche ne permet pas, a priori , d’affirmer qu’il est de nationalité suisse car résidant à Morteau, ville du département du Doubs, frontalière avec la Suisse. Toutefois, la transcription de son décès a été faite à la mairie du 1er arrondissement de Paris et c’est là que se faisaient la plupart des transcriptions de soldats étrangers quand leur adresse n’était pas en France. On remarque, en rajout, que le dernier domicile était La-Chaux-de-Fonds, Suisse. Si cette indication est encore insuffisante pour être sûr de la nationalité, le registre de matricules militaires ne laisse plus aucun doute.Jeanbourquin suisse

Ses parents étaient bien de La-Chaux-de-Fonds et il est noté fils d’étrangers. Il aurait pu refuser l’incorporation en France, comme d’ailleurs il semble l’avoir fait jusqu’en décembre, mais il rejoint finalement un Régiment d’Infanterie coloniale et trouva la mort à l’entrée Est du détroit des Dardanelles, à Koum Kale, le 25 mai 1915.

Eugène et René REY

 À travers d’autres fiches, on entrevoit des destinées et, quand il est possible de trouver en ligne les registres matricules de certains soldats, on découvre, Morts pour la France, des frères et même un père et son fils comme Eugène et René REY.
La démonstration suivante n’est pas qu’une hypothèse mais, faute d’accès direct à l’état-civil de René, non consultable en ligne car postérieur à 1880, un petit doute subsiste.
Voici ci-dessous le registre du père, quoique de peu d’utilité pour prouver sa paternité, il nous apprend ses origines modestes et savoyardes. Sa mère n’étant pas mariée à sa naissance, Eugène a pu partir pour la France afin de fuir la gêne qu’imposait alors la société à un enfant « naturel ».Rey Eugène EC

Mais des arguments étayent assez solidement l’hypothèse de la filiation entre Eugène et René.Tous deux sont de Genève (ou Plainpalais pour le père, mais un déménagement dans cette ville contiguë est plausible. Depuis, Plainpalais a même fusionné avec Genève). René  a reçu le même 2e prénom que son père.Rey René FRey Eugène F

Eugène avait trente ans à la naissance de René. On ne trouve pas son registre matricule en ligne, mais celui de René fournit l’identité de ses parents et l’on y lit que le père se nommait bien REY Eugène, Edouard (cf. ci-dessous) . Et, à la naissance de René, il résidait bien à Genève et non plus à Plainpalais.Rey René Genève

Cela n’est toujours pas suffisant pour avoir une certitude, mais trois autres points communs sur les fiches de Mémoire des Hommes ne peuvent être de simples coïncidences.
D’abord, tous deux ont intégrés le 66e Régiment d’Infanterie, et tous deux sont morts le même jour, 12 octobre 1916, dans la même bataille de Morval dans la Somme. On pense à un fils de 19 ans, simple caporal, ayant demandé à rejoindre l’Unité de son père sous-lieutenant dans le 66e RI… Ou l’inverse, un père ayant souhaité avoir son fils à ses côtés espérant ainsi mieux le protéger…à tort.

Si un lecteur suisse a un accès facile à l’état-civil de Genève, il serait fort aimable de vérifier cette filiation. Les deux fiches ci-dessus donnent les points de départ de la recherche.

Prochain billet en septembre :  les Suisses engagés dans la Légion

5 commentaires sur “Ces Suisses morts pour la France (3) Quelques exemples.

  1. A propos de Rey Eugène et Rey René, « le livre d’or des officiers savoyards morts pour la France pendant la Grande Guerre » (Annecy, imprimerie Hérisson, 1924), confirme la filiation.

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  2. Les fiches des registres matricules de Rey Eugéne et Rey René sont en ligne (Archives départementales de la Haute-Savoie)
    Rey Eugène 1R641 MATRICULE 250
    Rey René 1R830 Mat 1045

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  3. Bonjour ,
    Je parcours avec intérêts votre blog .
    En effet je recherche un lointain cousin Suisse Dysli Otto ,engagé volontaire à la Légion en 1913 ,au centre de recrutement de Belfort (fiche sur Mémoire des Hommes) .Avec le N° 226 matricule on retrouve un autre nom .
    Donc pas de détails ,je sais que Otto est dcd le 1° Juin 1915 à Morto Bay Gallipoli Turquie et qu’il est MPLF .
    En supposant qu’il est enterré dans le cimetière du Cap Helles et qu’il existe des n° de tombes mais sans nom ,
    je sollicite les chercheurs pour 1) connaitre sa fiche matricule et 2)connaitre la photo de sa tombe s’il n’a pas été dans une fosse commune .
    Merci à tous pour les réponses
    Bernard Dysli

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    1. Bonjour,
      Vous savez certainement que nombre d’engagés au nom allemand prenait un nom à consonnance française à cette époque-là afin de ne pas provoquer l’animosité et les réactions anti-germanistes de certains de leurs camarades. Un autre renseignement comme la date de naissance pourrait alors être utile pour la recherche.
      D’autre part, il sera difficile d’obtenir de la Légion Étrangère des renseignements, mais une fiche matricule existe vraisemblablement aux archives départementales de Belfort, le tout est de trouver sous quel nom.
      Pour les Suisses qui ont changé de nom, Christophe Grüdler et Bernard Cuquemelle, de Belfort, seraient peut-être à même de vous aider.
      Je vous envoie par mail leurs coordonnées.
      Je suivrai avec intérêt le résultat de votre recherche.
      B. Jacquet

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