Le Petit Comtois du 7 avril 1915
Avec la venue d’un conférencier à Besançon, ses habitants pouvaient apprendre à quelles épreuves étaient soumis d’autres citadins. Ceux d’Arras, les Arrageois, avaient échappé de justesse à l’occupation allemande lors de l’invasion d’août 1914. (Ci-dessous)
Mais ils se retrouvèrent très proches du front après la course à la mer qui avait maintenu la ville en zone franco-anglaise. Beaucoup prirent la fuite, et ceux qui restèrent souffrirent de conditions de vie terribles.
À partir d’octobre 1914, Arras est intégrée dans la ligne de fortifications françaises. Mais elle est déjà soumise à un premier bombardement destructeur. Le beffroi est détruit.
Les bombardements suivants, les plus importants, datent de juin- juillet 1915. La cathédrale et nombre d’autres édifices sont alors réduits à l’état de ruine. Près de 60% des maisons sont touchées.
La conférence organisée au théâtre de Besançon le 16 avril avait pour objectif d’informer et de faire appel à la générosité des Bisontins. Nul doute que les participants eurent conscience des difficultés des Arrageois, pires que les leurs.
Pendant l’hiver 1915-1916, les Allemands font creuser par des prisonniers russes et par des civils français et belges de nouvelles positions défensives d’Arras à Laon, c’est la ligne Hindenburg. Cette ligne de fortifications étagées en profondeurs, se trouvait immédiatement à l’est d’Arras, plaçant continument la cité sous le feu des canons ennemis. La carte ci-contre montre bien la situation d’Arras face aux lignes allemandes
Carte extraite de : Saint-Quentin-Cambrai. La Ligne Hindenburg. 1914-1918. Itinéraire : Arras. Cambrai. Saint-Quentin. Un guide. Un panorama. Une histoire. Éditeur : Michelin et Cie, éditeurs-propriétaires (Clermont-Ferrand). 1921
Les belles places d’Arras et le beffroi aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’Unesco furent alors mis à mal. Les photos suivantes, (source Gallica Bnf) attestent des destructions de 1914- 1915. Elles furent pires en 1917-1918.
La cathédrale a été détruite en juillet 1915,
Avec Verdun, Reims et Soissons, Arras fait partie des villes les plus touchées par le conflit de 1914-1918. Et des noms de lieux proches reviennent souvent lorsqu’on consulte les fiches des soldats morts pour la France. Ils se situent au Nord de la ville : Notre-Dame de Lorette, Aix-Noulette, Ablain-Saint-Nazaire, Neuville-Saint-Vaast, Souchez…