Le Petit Comtois du 21 février 1915
On n’ignore pas que les villes françaises susceptibles d’être bombardées ont toutes été soumises à des périodes de couvre-feu lors de l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Besançon n’y a pas échappé.
On sait moins que le couvre-feu était aussi de rigueur dans la cité à partir de 1915. Le Petit-Comtois reproduit l’arrêté du Gouverneur de la place dans son édition du 21 février.
Il faut rappeler que la ville était décrétée en état de guerre et en état de siège et, à ce titre, l’autorité incombait au Gouverneur militaire. La mairie transmettait les décisions ou soumettait des propositions pour approbation par le Gouverneur avant application.
Le danger du bombardement aérien nocturne est allé croissant avec la formation d’escadrilles et les raids d’avions. L’aéronautique allemande disposait aussi des zeppelins et l’on a vu combien ceux-ci terrifiaient les habitants au moment de l’invasion de l’été 1914 (voir la fin du billet du 22 septembre 2014).
Mais Besançon n’était pas un objectif prépondérant pour les Allemands et n’eut pas à souffrir de tels bombardements à la différence de Belfort et même Montbéliard plus proches du front. Dijon fut aussi contraint au couvre-feu en raison de la base aérienne de Longvic.
À Paris, en 1918, le couvre-feu était d’autant plus nécessaire que les forces allemandes s’étaient rapprochées après leurs offensives du printemps. Il avait été question, un temps, de créer un « faux Paris » à côté de la capitale à partir d’éclairages qui devaient tromper les avions de reconnaissance dans le guidage des tirs.
La guerre aérienne touche donc aussi des viles de l’intérieur, même modestes, et le quotidien de ses habitants en est affecté.
Voici ce que le journal dit de Gray (Haute-Saône), le 23 février 1915