Gloire à la Serbie ! Par Charles Beauquier

Le Petit Comtois du 27 décembre 1914

Charles Beauquier (voir les autres articles le concernant à la fin de celui-ci) est apparu désabusé lors de ses précédentes interventions dans le Petit Comtois, mais son expérience politique et les voyages qu’il a faits dans le cadre de ses responsabilités  passées lui donnent encore une justesse de vue remarquable sur certaines questions.

27_12_1914 SerbieC’est le cas à propos de la Serbie et de son armée dont il dresse un portrait flatteur et instructif. La longévité de Beauquier lui permet de tirer profit d’un ancien voyage à Belgrade après la bataille de Sadowa (juillet 1866). 27_12_1914 Serbie 2Ses souvenirs de jeune politique (à la date de Sadowa, il a 33 ans) lui permettent de parler des Serbes en connaissance de cause. À l’époque, la principauté serbe est sur les fonds baptismaux, elle sera reconnue indépendante en 1878, mais elle est déjà largement autonome par rapport aux Turcs qu’elle ne cesse de combattre. Elle est d’autant plus forte que l’Autriche vient d’être battue par la Prusse.

Les prodigieux succès de l’armée serbe dont parle Beauquier font référence à la  victoire de la Kolubara, du nom de cet affluent de la Save. 27_12_1914 Serbie 3Elle fut remportée le 15 décembre 1914 lorsque le général Misic parvint à reprendre Belgrade aux Autrichiens. C’était la fin de la deuxième grande offensive autrichienne qui se terminait par un échec  accroissant le prestige de la Serbie.

L’auteur présente alors le soldat serbe comme un combattant-paysan, habitué aux armes et endurci par la lutte pour l’indépendance contre les Turcs. La cohésion nationale créée par cette longue lutte a donné une force et des capacités militaires remarquables  à ce petit peuple. Et il est vrai que l’armée austro-hongroise n’envisageait pas une telle résistance. Pendant l’hiver 1914-1915, les Serbes purent bénéficier d’une véritable accalmie. 27_12_1914 Serbie 4Leurs engagements précédents (ils sortaient à peine de deux guerres) les avaient plutôt préparés qu’affaiblis. Les deux guerres balkaniques auxquelles Beauquier fait allusion remontaient en effet à 1912 et 1913.

27_12_1914 Serbie 5Cependant, en octobre 1915, ils succomberont  sous le nombre et l’encerclement permis par l’entrée en guerre des Bulgares aux côtés des empires centraux.

Et Charles Beauquier voit en eux le modèle de ces combattants patriotes, galvanisés par leur cause, endurcis par une vie faite de sobriété et d’exigence. Ses références antiques à la Rome républicaine du Ve (Cincinnatus) et du début du IIe siècle avant J.C. (Caton) parlent aux lecteurs instruits des lettres classiques à l’époque. Certains ont pu traduire le latin de certains discours de Caton ou de ses préceptes agricoles (de Agri Cultura)

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La fin de l’article témoigne d’une analyse pertinente de la situation dans les Balkans et de leur avenir. En effet, les peuples slaves admettront la primauté serbe au sein d’un royaume des Serbes, Croates et Slovènes, en 1918, future Yougoslavie

Articles de ce blog où il est question de Charles Beauquier :

16 novembre 1914 du pacifisme au nationalisme anti-allemand.

6 juillet 1914 : antiféminisme. Contre le vote des femmes.

12 juin 1914 : régionalisme

8 juin 1914 : hommage à C. Beauquier

4 mai 1914 : Beauquier contre le tribunal de La Haye

5 avril 1914 : campagne électorale

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