Le Petit Comtois du 8 décembre 1914
Le scandale, l’an dernier, de fraude à la viande de cheval, a rappelé combien beaucoup d’Anglais étaient horrifiés par la simple idée de boucherie chevaline. Cette tribune du Petit Comtois permet de comprendre la profondeur historique d’un tel dégoût. Il y a cent ans déjà, que l’œuvre britannique de la Croix « Violette » agissait en faveur des chevaux et révélait la considération portée à cet animal. En fait, il s’agit de la Blue Cross, créée antérieurement et adaptée en 1912 pour le secours aux chevaux en temps de guerre. L’œuvre de la Blue Cross persiste aujourd’hui, mais n’est pas réservée aux chevaux.Cette fondation comptait sur de généreux et puissants donateurs, mais aussi sur les dons du public, et elle intervint en France avant la fin de 1914. Le rédacteur nous en informe.
À cette date, on peut préciser que déjà quatre hôpitaux pour chevaux étaient financés à Serqueux, Provins, Vernon et Troyes. Le site de la Blue Cross donne le chiffre de 50 000 chevaux soignés pendant le conflit .
La video ci-dessous, de British Pathé, permet de voir un de ces centres de soin à chevaux avec quelques bêtes mal en point qui défilent devant les soignants pour un diagnostic.



Cette suggestion à finalité économique n’a pas été attendue par l’autorité militaire pour mettre en vente des chevaux de réforme, souvent en surplus de réquisition et parfois éreintés par le front. Le Petit Comtois nous en donne une illustration pour Besançon.
Le film de Steven Spielberg, Cheval de guerre, a permis de toucher un large public, depuis sa sortie en 2012, pour faire connaître la place des chevaux dans ce conflit. Les chevaux de cavalerie, très nombreux au début, ont vu leur importance se réduire au fur et à mesure que les armées s’enterraient, se fortifiaient et pratiquaient une guerre de siège. Les attaques à la cavalerie n’étaient plus possibles partout où les fronts avaient cet aspect de lignes de tranchées fortifiées. Mais, pour les communications et surtout pour le trait, les chevaux furent indispensables tout au long du conflit et sur tous les fronts.
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