La Croix Violette…ou la Blue Cross pour les hôpitaux à chevaux.

Le Petit Comtois du 8 décembre 1914

3_08_12_1914 Croix Violette 1Le scandale, l’an dernier, de fraude à la viande de cheval, a rappelé combien beaucoup d’Anglais étaient horrifiés par la simple idée de boucherie chevaline. Cette tribune du Petit Comtois permet de comprendre la profondeur historique d’un tel dégoût. Il y a cent ans déjà, que l’œuvre britannique de la Croix « Violette » agissait en faveur des chevaux et révélait la considération portée à cet animal.  En fait, il s’agit de la Blue Cross, créée antérieurement et adaptée en 1912 pour le secours aux chevaux en temps de guerre. L’œuvre de la Blue Cross persiste aujourd’hui, mais n’est pas réservée aux chevaux.Cette fondation comptait sur de généreux et puissants donateurs, mais aussi sur les dons du public, et elle intervint en France avant la fin de 1914. Le rédacteur nous en informe.

3_08_12_1914 Croix Violette 3À cette date, on peut préciser que déjà quatre hôpitaux pour chevaux étaient financés à Serqueux, Provins, Vernon et Troyes. Le site de la Blue Cross donne le chiffre de 50 000 chevaux soignés pendant le conflit .

 La video ci-dessous, de British Pathé, permet de voir un de ces centres de soin à chevaux avec quelques bêtes mal en point qui défilent devant les soignants pour un diagnostic. 

3_08_12_1914 Croix Violette 2L’article se poursuit longuement avec la copie d’un rapport de Jules BluzetLe Petit Comtois du 21 décembre 1913 a déjà présenté Jules Bluzet, ce Dolois auteur d’un ouvrage audacieux pour son époque : l’Enfer des Bêtes. Sa lutte pour le bien-être des animaux est encore à l’honneur, un an après, dans cette tribune. On y apprend que l’action de Bluzet  a été appréciée en Angleterre jusqu’à l’ accueillir comme membre de la Croix Violette.
3_08_12_1914 Croix Violette Blue CrossBluzet distingue trois catégories de chevaux mis hors de service : 1. ceux dont les blessures sont superficielles, alors soignés par les vétérinaires et remis en service rapidement. 2. Ceux dont les blessures paraissent inguérissables, alors abattus sur le champ de bataille. 3. Et ceux qui sont épuisés, surmenés, abîmés par de nombreuses blessures demandant des soins longs. D’après Bluzet, ceux-là peuvent retenir l’attention de la Croix Violette afin de les soigner non pas pour les replacer dans le service militaire, mais pour être cédés à bas prix à des agriculteurs qui en ont grand besoin. 3_08_12_1914 Croix Violette vente ch BesPour éviter les trafics, ou les réduire, des attestations de maires certifieraient les besoins de certains de leurs administrés.
Cette suggestion à finalité économique n’a pas été attendue par l’autorité militaire pour mettre en vente des chevaux de réforme, souvent en surplus de réquisition et parfois éreintés par le front. Le Petit Comtois nous en donne une illustration pour Besançon.

Le film de Steven Spielberg, Cheval de guerre, a permis de toucher un large public, depuis sa sortie en 2012, pour faire connaître la place des chevaux dans ce conflit. Les chevaux de cavalerie, très nombreux au début, ont vu leur importance se réduire au fur et à mesure que les armées s’enterraient, se fortifiaient et pratiquaient une guerre de siège. Les attaques à la cavalerie n’étaient plus possibles partout où les fronts avaient cet aspect de lignes de tranchées fortifiées. Mais, pour les communications et surtout pour le trait, les chevaux furent indispensables tout au long du conflit et sur tous les fronts.

Autre article sur les animaux dans la guerre : les chiens sanitaires

3_08_12_1914 Croix Violette photo 1917 Ypres

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