Le Petit Comtois du 18 octobre 1914
Le 9 octobre, le Petit Comtois rappelait combien la neutralité suisse avait été menacée. À cette date, il n’y avait cependant plus aucun doute, l’Allemagne ne ferait pas avec la Suisse ce qu’elle avait fait avec la Belgique.
Le 21 août, le consul de Suisse à Besançon, avait présenté le secteur frontalier de Bâle à Porrentruy comme étant le plus surveillé car immédiatement en face des lignes franco-allemandes en lutte pour l’Alsace.
La carte fournie avec cet article du 21 août permet de situer le problème.
Or, le 18 octobre, la remarque du consul prend tout son sens quand on lit les résultats d’une canonnade allemande contre les lignes françaises avec débordement côté suisse. À cela deux explications : la première est la position des
batteries allemandes, près du château de Morimont (aujourd’hui en ruine), c’est à dire à moins de 1 km de la frontière suisse ; la seconde tient en l’imprécision des tirs.
Il n’en fallait pas plus pour que des inquiétudes sur le passage en Suisse de troupes allemandes ne ressurgissent.
On imagine la précipitation avec laquelle un bataillon prit position et le soulagement quand tout cela s’avéra être un simple incident de frontière.
La carte ci-dessous (extraite du Géoportail IGN avec données topographiques suisses) permet de localiser ces faits.
Le conflit fut ainsi émaillé de courtes alertes frontalières. Mais, dans ce cas, il s’agissait bien d’une erreur de tir et des excuses allemandes furent faites un peu plus tard. (cf. ci-dessous). Le journal du 23 octobre signale encore des « taubes » survolant Miécourt et Charmoille (côté suisse) et constate que des curieux observent les combats depuis la frontière.