… l’arrière organise de nombreuses collectes et un approvisionnement d’accessoires vestimentaires chauds.
Les Petits Comtois du 26 au 29 septembre 1914
Depuis la mi-septembre, le journal invitait les femmes volontaires, de Besançon ou des villages proches, à fabriquer des passe-montagnes et des écharpes de laine pour les soldats. Le journal donnait des recommandations très précises pour cela et faisait aussi un appel pour que tous les colis ne soient pas nominatifs afin de distribuer ces vêtements chauds à tous et, en particulier, aux soldats des régiments des colonies, loin de leur famille et démunis à l’approche du froid.
Dans le même but, un paquet du soldat était défini avec précision (cf. ci-contre). Comme on peut le lire, les accessoires chauds pour le cou, les avant-bras et les pieds étaient prévus. Là aussi, le souhait des comités organisateurs étaient de disposer de paquets anonymes et standardisés le plus possible,
différenciant seulement petite, moyenne et grande taille, afin de pouvoir faire des distributions générales.
Dans le journal, l’appel aux dons était répété les jours suivants.
Cette organisation se retrouve un peu partout en France. L’exemple d’une œuvre catholique de Bourg (extraite de Gallica ci-dessous), montre que de septembre 1914 à mars 1915, 2845 paquets avaient été envoyés par cet Ouvroir Jeanne d’Arc ; la plupart à des régiments identifiés, composés de soldats burgiens (originaires de Bourg).
La générosité et l’organisation des collectes montraient encore plus d’efficacité quand il s’agissait d’aider les blessés. Depuis la mi-août, le Petit Comtois donne les listes interminables des donateurs privés et des communes ou corporations et organismes de toute sorte qui font des dons pour les blessés. Ainsi, la société des Amis de l’Hôpital de Besançon publie-t-elle sa treizième liste de donateurs dans le Petit Comtois du 28 septembre. L’annonce ci-contre dit bien que les colonnes des journaux en étaient encombrées.
Les dons arrivaient directement en Préfecture ou à la Croix-Rouge. Certaines associations comme celle des Amis de l’Hôpital, ayant bonne réputation étaient aussi destinataires. Il faut savoir que l’union des Femmes de France et la Société de secours aux blessés appartenaient toutes deux à la Croix-Rouge.
Les communes rendaient compte également de ces donations par publication. L’exemple de Roche-les-Beaupré, commune de l’Est de Besançon en est une illustration parmi des dizaines d’autres.
Il faut dire que Besançon et toutes les villes franc-comtoises de taille moyenne et même petites, comme Pontarlier, Dole, Lons-le-Saunier, Baume-les-Dames voient arriver des blessés en grand nombre… Et il en est ainsi dans toute la France avec une régularité désolante. La population est donc au contact de ces blessés et de leurs besoins. Chacun imagine qu’un fils, un père, un oncle, un frère peuvent être bénéficiaire un jour de cette générosité.
Comme à Besançon, on constate, dans l‘extrait ci-dessus, qu’à Lons-le-Saunier, la Croix rouge a pris possession du lycée de jeunes filles. À Besançon, les usines de soie artificielle des Prés-de-Vaux ont été transformées en ambulance et l’on peut lire encore qu’à Pontarlier une usine célèbre est également mise à contribution, la distillerie Pernod.
Le billet du 16 septembre a montré, à travers le point de vue d’un journaliste suisse, comment Besançon, ville de garnison, abritait une population de soldats, actifs et blessés, partout présente.