Le Petit Comtois du 18 juillet 1914
Turquis a déjà témoigné son soutien cordial à Hansi dans sa Chronique régionale des Feuilles au vent du 24 mai. Il n’est jamais aussi aimable que lorsqu’il laisse parler son cœur de patriote à propos de l’Alsace. Il réitère ce soutien le 18 juillet, quelques jours après que Hansi ait fuit l’Allemagne et sa chère Alsace pour échapper à la condamnation d’emprisonnement du tribunal de Leipzig.
Nous avions vu, le 4 février, comment les Bisontins, et en premier les journalistes, pouvaient être bien informés de la situation alsacienne. Le 3 février, M. Helmer, l’avocat de Hansi était venu tenir une conférence sur le pangermanisme à Besançon et le Petit comtois en avait fait un compte-rendu détaillé. Nul doute qu’à ce moment, Turquis et d’autres se soient entretenus avec cet avocat du sort de Hansi alors en plein procès.
C’est ainsi que la sympathie du chroniqueur pour Hansi a pu se renforcer. Le 18 juillet, il insiste sur le déchirement qu’a dû connaître Jean-Jacques Waltz, puisque c’est son état-civil, pour abandonner durablement son pays natal, sa petite maison, la vallée du Rhin, toutes choses si bien restituées dans ses dessins.
Ci-contre : Kaysersberg par Hansi en 1909. Ci-dessous : extrait de Mon Village par l’Oncle Hansi dans la Guerre du Droit d’Emile Hinzelin. Quillet. 1916. p. 40
L’édition du Petit Comtois du 12 juillet précisait comment Hansi avait échappé à ses juges. Ayant demandé un délai avant son incarcération pour aller voir son père en Alsace, il en profita pour franchir la frontière française dans le territoire de Belfort. Ainsi, le journal pouvait-il noter, Hansi est arrivé à Belfort hier soir 11 juillet.
Hansi arrive en France à quelques semaines du déclenchement de la guerre. Il s’engagera dans l’armée. La planche d’images d’Épinal ci-dessous (cf. Gallica) présente son régiment, le 152e , dessiné par Hansi lui-même. Puis il servira d’interprète avant d’intégrer un service de propagande.