C’est pourtant une configuration de cette sorte que connut quelques temps l’Assemblé Nationale élue en mai 1914.
Le Petit Comtois du 23 juin 1914
Le Petit Comtois place souvent en une et en deuxième colonne, une chronique politique à la tonalité radicale reflétant l’engagement du journal, mais aussi différents avis politiques.Ce 23 juin, l’auteur anonyme s’élève contre la confusion qui règne dans l’Assemblée. Celle-ci ne provient pas de débatteurs intempestifs qui abuseraient de coups de gueule ou de critiques faciles soulevant l’indignation des élus d’un autre bord ; non, cette confusion vient tout simplement de la place occupée par certains élus, obligés de côtoyer des députés de camps adverses.
Et c’est surtout le cas des élus socialistes qui pour certains sont assis à … l’extrême droite !
Une telle situation héritée des résultats du scrutin peu favorables à la droite est jugée anormale par les députés eux-mêmes qui recherchèrent rapidement une solution pour regrouper les élus d’un même bord. Mais il s’est trouvé des parlementaires assez traditionnalistes pour venir défendre leur place et déclarer qu’ils ne l’abandonneraient point.
C’était l’objet de la séance du 22 juin relatée sur la même page par le journal avec quelques détails truculents, mais bien désolants. Il y avait donc des députés qui avaient un attachement très fort à leur siège (cf. ci-contre). Quand on visite les hémicycles du Sénat et de l’Assemblée Nationale, on voit bien que certaines places sont meilleures que d’autres, mais de là à vouloir à tout prix imprimer ses fesses toujours sur la même assise …
Une proposition de bon sens déposée par M. Groussier , membre de la SFIO, amène de surprenantes réactions. Ainsi celle de M. Lefas, droite modérée, invoque l’âge pour conserver leur place à certains députés. On pense à quelque vieil animal qui veut retrouver son odeur dans son terrier.
Enfin, sans qu’il soit nommé, il en est un qui se fait sarcastique en parlant du besoin de bat-flanc entre socialistes et radicaux pour qu’ils ne se mangent pas le nez.
Finalement, les membres d’un même groupe seront placés les uns à côté des autres comme le précisait la proposition Groussier adoptée par 405 voix contre 161.
Cet épisode digne d’une cour d’école est loin des propos de l’éditorial de cette édition (ci-dessous). Certains élus pourraient encore y être attentifs.
Il y est question de la masse électorale :