Le Petit Comtois du 18 juin 1914 + Gallica
Chamars, vaste espace ombragé au bord du Doubs bien intégré à la ville depuis le XVIIIe siècle, allait accueillir des épreuves d’athlétisme, surtout de la course, y compris courses cycliste et motocycliste. Cette grande manifestation était organisée par le Racing-Club franc-comtois.
Pour attirer du monde, le 28 juin, le Petit Comtois annonce à l’avance l’arrivée de Pierre Failliot (1887-1935), un athlète alors célèbre par sa polyvalence et par les championnats qu’il a remportés.
La Belle Époque marque le tournant entre sports pour l’élite aristocratique et bourgeoise et sports de masse. L’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) est créée à Paris en 1887. D’abord active dans les milieux étudiants parisiens, elle touche petit à petit la province et s’ouvre à des sports collectifs comme le rugby ou le football. Elle participe largement à l’organisation des 2ème Jeux Olympiques, ceux de Paris en 1900. L’USFSA prône l’amateurisme et, en cela, se distingue des anglo-saxons.
Encore une fois, la Bnf et Gallica permettent d’imager cette manifestation avec des clichés. Ci-dessous, ce sont des photos de Failliot prises les années précédentes. Failliot remportant une course de 100 m en 1907 et au lancer du poids en 1911.
Le Petit Comtois donne quelques uns des championnats détenus par Failliot avec la course de vitesse, de demi-fond, les lancers (poids et disque), le saut en longueur. Nul doute que l’homme était un athlète complet et qu’aujourd’hui, il participerait à ces épreuves ingrates, mais si complètes du décathlon. Rugbyman dès 1906, il fut champion de France de 200 et 400 m, de 110 et 400 m haies
Failliot s’était distingué dans les épreuves du grand concours de l’athlète complet qui avait eu lieu à Vincennes en 1913, mais aussi dans d’autres rencontres en 1911. Les photos ci-dessous en témoignent.
Concours de Vincennes en 1913, course et saut en longueur. Failliot vainqueur.
Besançon n’était pas à l’écart de ce développement des sports populaires. Le billet du 25 avril signalait par exemple des matchs de foot en tournoi de sixte. Le cyclisme avec la Pédale bisontine, la natation avec le SNB, avaient leur société également. Le Club Alpin Français avait une section à Besançon.
L’état d’esprit dans lequel le sport était développé n’était pas exempt de nationalisme, et la connotation raciale de l’annonce ci-contre montre l’un des buts du sport de l’époque. L’entre-deux-guerres et le fascisme pousseront ces objectifs à l’outrance. Zeev Sternhell verra aussi les origines françaises du fascisme dans cet état d’esprit si fortement entretenu par Maurice Barrès.
Merci Bernard pour ces découvertes et bravo ! Amitiés.
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Tes encouragements sympathiques me poussent donc à poursuivre encore un peu 😉
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