Le Petit Comtois du 30 avril 191
- Des effets de la vulgarité en politique…Hier, comme aujourd’hui.
Le billet du 20 mars, soulignait comment l’académicien Jean Richepin avait déçu le chroniqueur du Petit Comtois pour son choix de la Fédération des Gauches, lui dont l’œuvre semblait l’incliner vers le peuple et le socialisme.
Or, le candidat Richepin fut malheureux et Jean Turquis ne se prive pas d’enfoncer le clou, lui qui ne lui a pas pardonné son (mauvais) choix politique aux dépens de sa famille radicale. Richepin se présentait en Thiérache, dans la circonscription d’Hirson, dans ce Nord rural, et il
fit preuve de peu de compréhension de l’électorat. Dans une réunion publique, il accepta mal de se faire conspuer et répondit en « taillant une basane à ses auditeurs». Vieille expression argotique des voyous, d’ailleurs plus guère en vogue en 1914. Elle consistait à se frapper la cuisse et à glisser rapidement la main à hauteur du bas-ventre avec les doigts relevés. Bref, il ferait un doigt ou un bras
d’honneur, aujourd’hui.
Turquis fait un parallèle avec un ancien candidat comtois adversaire d’A. Métin, un nommé Pourny qui ne montra pas plus de compréhension de la mentalité paysanne comtoise en faisant preuve d’obscénité. Métin, très respectueux de l’électorat et ayant un vrai programme constructif eut peu de mal à le battre.
Dans cette édition du 30 avril 1914, une fois de plus Turquis énonce des vérités éternelles quand il écrit que le peuple ne pardonne pas à ceux qui s’abaissent et se dégradent, croyant ainsi se mettre au niveau des foules. Au XXIe siècle, on n’apprécie pas plus les expressions vulgaires dans la bouche des politiques, encore moins quand le comportement se calque sur la parole. Une majorité de Français l’a montré en 2012.
Politiques, ne confondez pas simplicité et proximité avec vulgarité !
2. L’archiduc héritier d’Autriche-Hongrie, François-Ferdinand, aurait eu grand besoin d’une pythonisse.
Pour terminer le billet de ce 30 avril, cette information rapide sur l’Autriche-Hongrie permet de céder à la facilité, quand on connaît la suite deux mois après. Doit-on relever le peu de clairvoyance dont faisait part l’archiduc héritier d’Autriche ?
Évidemment non, car il ne pouvait qu’ignorer son assassinat si proche, à moins de deux mois (28 juin) ; mais il présentait la situation internationale comme pacifiée et ce, grâce à l’action du gouvernement autrichien. Or, l’on sait que l’Autriche-Hongrie travaillait à la perte de la Serbie, contrant constamment ses velléités de panslavisme dans les Balkans. L’attentat de Sarajevo allait lui en donner l’occasion et l’Empire ne reculerait pas, après avoir reçu l’appui allemand, pour engager la guerre contre les Serbes. L’engrenage serait alors en marche.
Pour l’archiduc, il y’avait manque de clairvoyance et/ou dissimulation.