Le Petit Comtois du 18 avril 1914
Cette photo prise devant des panneaux électoraux parisiens à la veille des élections législatives de 1914 montre deux protagonistes qui en viennent aux mains. Les esprits s’échauffent facilement pendant les campagnes électorales, d’où la nécessité d’apaiser le temps du scrutin par des lois fixant des règles strictes au sein des bureaux de vote. Les législateurs l’ont bien compris avant le printemps 1914 en instituant de nouvelles règles.
Ce 18 avril 1914, le Petit Comtois réitère son désir d’expliquer en détail toutes les règles du scrutin à la veille des législatives du 26 avril ; en effet, il faisait cela régulièrement quand des lois nouvelles modifiaient le déroulement du vote… Ainsi, Le 29 décembre 2013, lors de l’introduction de l’isoloir. Dans un article assez long, occupant la totalité de la 6ème colonne de la une,
Il commence par donner les heures d’ouverture du scrutin et l’on constate que l’on pouvait être très matinal en ce printemps 1914 puisqu’une autorisation pouvait être obtenue pour commencer à 5h du matin. Peut-être tenait-on compte des nécessités du travail
des champs, comme les labours de printemps, qu’il était préférable de faire dès l’aube avant la chaleur de la journée.
Le Bureau (remarquons la majuscule) est alors organisé selon des règles semblables à celles d’aujourd’hui, sinon que deux assesseurs au minimum, et non quatre, sont requis actuellement.
L’urne faisait déjà l’objet de toutes les attentions, pour éviter le plus possible la fraude et le bourrage en y plaçant deux serrures dissemblables. Remarquons la précision de la conformité de celle-ci. Elle n’était pas transparente à l’époque et n’aurait pas pu l’être à moins d’être en verre. (Pour la petite histoire, lors des élections municipales du 23 mars 2014, à Besançon, il y eut un bureau de vote où l’urne, neuve, n’avait pas de fente aménagée pour glisser le bulletin. Il ne fallut que 30 mn pour procéder au changement de cette urne.)
Les enveloppes, fournies par l’administration pour la 1ère fois, selon une loi toute récente, déjà évoquée dans le billet du 4 mars.
De même, l’isoloir est généralisé depuis la loi de 1913. Il n’avait été utilisé, jusque là, que pour de récentes élections partielles. Déjà la loi fixait un isoloir pour 300 électeurs. Cela n’a pas changé.
La façon dont le vote doit se faire est précisée. On assiste encore aujourd’hui, à des comportements illégaux par des personnes mal informées, mais pas mal intentionnées.
On remarquera que le journal ne mentionne pas de signature du registre électoral
La liste des cas de nullité d’un bulletin est proche de celle que nous livre le Ministère de l’Intérieur sur sa page « fonctionnement d’un bureau de vote ».
Avec le dépouillement, on retrouve quelques règles familières pour ceux qui ont déjà participé à ce temps fort d’une élection ; En effet, aujourd’hui, elles sont en tous points semblables à 1914.
On retiendra que les élections législatives de 1914 ont été les premières à se faire avec un plus grand respect de la liberté et du secret du vote. On remarquera que l’absence d’émargement ne permet pas de confronter un nombre de signatures avec le nombre des bulletins. Cette lacune pouvait encore faciliter la fraude.
L’édition du 26 avril , jour de l’élection rappelle encore quelques points utiles :