Campagne électorale. Les candidats locaux vus par le Petit comtois (4)

Le Petit Comtois du 5 avril 1914

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La campagne électorale officielle nous permet de retrouver plusieurs personnalités dont il a été question dans des billets précédents.

Le Petit Comtois du 5 avril présente les principaux candidats de façon très partisane étant donné son engagement pour les radicaux. Voici ce qui était dit sur les candidats du Doubs.

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Charles Beauquier (1833-1916) est évoqué alors qu’il ne se représente pas. Mais c’est une telle personnalité radicale que le journal ne peut pas l’ignorer.Il a été élu député de Besançon depuis 1880. Alors âgé de 81 ans, fatigué, il renonce. Pour beaucoup, il est celui qui a fait voter la loi de 1906 de « protection des sites et monuments naturels de caractère artistique ». son action en faveur des paysages comtois et de la préservation de la Loue fut remarquable.

Les deux candidats suivants seront tués, pendant la guerre, en 1916.

Maurice Bernard (1877-1916), pour les radicaux-socialistes, prend la suite de Charles Beauquier et sera élu. Originaire de Baume-les-Dames, il est fils d’un député et sénateur. Dès le début de la guerre, il sera sur le front, puis entrera dans l’aviation. La chute de son appareil, en octobre 1916, lui sera fatale. Dans cette campagne, il reçoit un soutien massif du Petit Comtois puisqu’il est le candidat de Besançon-ville, siège du journal.

Louis Minjoz, pour le parti socialiste, « instituteur, devenu avocat pour défendre les ouvriers, vulgarisateur de la pensée de Jaurès à Besançon, militant pour les Etats-Unis d’Europe, pacifiste tué à la guerre en 1916… » Extrait d’un Communiqué de la Fédération du Doubs du Parti socialiste en avril 2009. Il était le père de Jean Minjoz, maire de Besançon de 1953 à 1977. Étant donné l’accord de désistement passé avec les socialistes, Minjoz n’est pas vraiment un adversaire de M. Bernard et le Petit Comtois ne l’éreinte pas.

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Antoine Saillard, de droite, maire de Besançon depuis 1912, est régulièrement l’objet d’attaque de la part du Petit Comtois, bien avant cette campagne électorale. Il faut dire qu’il est celui qui a fait perdre la municipalité aux radicaux. Aussi le journal donne-t-il de lui une image détestable. Il ne sera pas élu, mais y parviendra en 1919. Il ne se représentera pas à la mairie.

Durant cette campagne, il est le premier à souffrir des articles du Petit comtois.

  Albert Métin était à nouveau candidat. Les radicaux et avec eux le Petit Comtois n’avaient aucun doute sur sa réélection. Les tournées électorales d’A. Métin était suivie pas à pas par le Petit Comtois qui rendait compte de tous ses discours en le soutenant indéfectiblement. Il faut dire que son statut de ministre du travail en faisait un élu de poids pour le parti radical.

PC 05_04_1914 chronique électorale 4Le marquis René de Moustier, représentant de la droite libérale, mais républicaine, dont nous avons parlé dans le premier billet sur la campagne électorale, est présenté comme un perdant pour influencer l’électeur. Mais le Petit Comtois n’aura pas cette satisfaction car il sera réélu. Il a été député de 1889 à 1921 avant d’être sénateur de 1921 à 1935. Félix Bougeot, son adversaire malheureux, conservera des fonctions locales à la mairie de Baume-les-Dames et au Conseil Général du Doubs.

PC 05_04_1914 chronique électorale 5Marc Réville a été présenté sur ce blog lors de débats parlementaires sur la loi de trois ans du service militaire. Député depuis 1903, il sera réélu en avril. Le Petit Comtois en est persuadé et signale à ses adversaires une lutte sans espoir pour qui oserait se présenter contre lui. En effet,Gaston Japy (1854-1936), ce grand industriel de Beaucourt, essuiera encore un échec.

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À Pontarlier, Adolphe Girod élu depuis 1906, se représente donc et remportera à nouveau cette élection. Militaire, spécialiste en aéronautique, il plaît par son audace et son engagement pour une aviation militaire.

Cet aperçu confirme la solide implantation des radicaux-socialistes dans le Doubs, y compris dans le Haut-Doubs. Le Petit Comtois les soutenait et eux contribuaient à la notoriété du journal car les électeurs radicaux achetaient aussi ce quotidien pour suivre l’action de leurs élus.

Dans les jours suivants, dès la une, le Petit comtois consacre 2 à 3 colonnes sur 6 à la campagne des candidats radicaux. Nous y reviendrons encore  avant le 1er tour du suffrage, le 26 avril.

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