Fin février 1914, la loi de trois ans fait encore polémique

Le Petit Comtois du 24 février 1914

Fin février 1914, la loi de trois ans, pourtant votée depuis  août 1913 et appliquée, faisait encore polémique à l’Assemblée nationale.

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Ainsi, quand le sous-secrétaire d’État à la guerre, André Maginot, expliquait que la loi n’avait que de bons effets pour la défense du pays, il soulevait un tollé de protestations, surtout à gauche. Il appartenait pourtant à un gouvernement de gauche, celui de Gaston Doumergue, en place depuis décembre 1913.

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Dans cet article, Marc Reville, député du Doubs, met en garde la majorité si elle persiste à critiquer André Maginot. Il rappelle qu’il a été opposé à la loi de trois ans PC 24_02_1914 Reville Maginot 2contrairement au sous-secrétaire d’État, mais il précise que le retour à un service militaire de deux ans est à écarter dans l’immédiat ; que cela peut se préparer pour plus tard en prenant soin de mieux entraîner et mieux doter la réserve.(On peut rappeler ici que c’était la position de Jaurès ). (cf. aussi cet article sur la réserve)

 

André Maginot a un rôle plus important dans l’après-guerre. Il sera alors ministre de la guerre en 1924, puis en 1929, et s’emploiera, avec Paul Painlevé, à faire édifier les fortifications du Nord-Est connues sous le nom de ligne Maginot.

Marc Reville, député du Doubs depuis 1903, est élu plusieurs fois dans la circonscription de Montbéliard. Né en Hollande en 1863 où son père pasteur protestant exerçait son ministère, il suit des études de droit à Paris où il devient avocat avant de s’implanter dans le Doubs à la fin du XIXe siècle. Il se lance alors dans la politique, devient maire de Montécheroux dans le pays de Montbéliard, développe une politique radicale et collabore au Petit comtois. Il est député de 1903 à 1919. Intéressé par les questions économiques et sociales, il fait partie de la commission parlementaire du commerce et des douanes. Il meurt en 1920.

PC 24_02_1914 Reville Maginot 4Le même jour, le Petit Comtois, en une, notait les comptes-rendus de l’Assemblée Nationale avec les interventions de députés à propos de l’état sanitaire de l’armée qui avait déjà tant fait débat et soulevé d’émotion dans le pays (cf. article du 14/02). Devant les questions des députés, Le ministre de la Défense, M. Noulens,  était alors obligé de détailler les efforts récemment faits pour mieux équiper les soldats en chaussures, matériels de couchage, rations alimentaires et extension des locaux afin de mieux accueillir les jeunes recrues de la loi de trois ans, en surnombre, pour lesquelles peu de choses avaient été prévues.

On retrouve la justification des critiques vis à vis de cette loi, telles que le député Reville les formule dans cet article.

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