Le Petit Comtois, éditions diverses entre novembre 1913 et mars 1914
Deux anecdotes du 4 mars 1914 (lisibles ci-dessous : tamponnement et chien écrasé), concernant le tramway d’alors, me poussent à faire une courte compilation des faits locaux du Petit Comtois à son propos. Nombreuses étaient les villes équipées de voies ferrées et de voitures électriques ; le tramway avait fait une percée remarquable dans les équipements urbains de la Belle-Époque. Besançon en était doté depuis 1897. Cet équipement a été abandonné en 1952 en raison du « tout voiture et bus », mais aussi pour son inconfort car aucune innovation n’avait favorisé ce mode de transport. Or, depuis quelques années, les villes françaises, grandes et moyennes, retrouvent un intérêt pour ce type de transport en commun.
Ainsi, depuis 2011, Besançon connaît des travaux pour une longue ligne de tram et une courte bretelle, le tout sur 14.5 km traversant la ville d’Est en Ouest. Un tel chantier a forcément provoqué des réticences, des oppositions, des réclamations. C’est en sachant cela que les nombreuses récriminations, les événements de tout ordre qui ont émaillé la construction du tram et ses premiers essais prennent une coloration amusante à la lecture des entrefilets du Petit Comtois sur le tramway d’il y a cent ans, tant les correspondances avec le présent peuvent être cocasses.
Bien sûr, le contexte est très différent ; en effet, il y n’y a que quelques ressemblances sur le tracé des lignes (la juxtaposition des deux photos ci-contre, en mai 2014, ne doit pas faire croire le contraire) et aucune sur la technologie, et, surtout, peu de concurrence avec l’automobile à la Belle-Époque, même si celle-ci prenait déjà de l’importance.
Extrait d’une carte postale de la collection Robert Tupin sur le site memoirevive.besancon.fr. Le tram, près de la gare Viotte, arbore une publicité pour la bière Gangloff, celle-ci était produite dans une grande usine sise en contrebas de cette photographie, dans le quartier de la Mouillère. La Photo peut avoir été prise juste avant 1914.
La 1ère ligne de tramway avait été inaugurée en 1897, elle joignait la Préfecture à la gare Viotte. La même année, une 2ème ligne entre Rivotte et gare Viotte fut également achevée. Ces lignes furent parfois prolongées par la suite, ainsi vers Saint-Claude, et de nouvelle furent construites comme celle de Saint Ferjeux.
En 1913-1914, le tram était rénové tant sur les lignes qu’au niveau des voitures. Lors d’un conseil municipal, en décembre 1913, un élu de l’opposition (la mairie est alors à droite) s’inquiète des répercussions des travaux liés au tram sur les commerçants riverains.
En 2012-2014, n’a-t-on pas entendu souvent la même chose ? Et ne fut-ce pas l’opposition de droite qui prit plus souvent le parti des commerçants ?
La même année, Le chantier du tram était surveillé. On devait craindre des vols de matériels et de matériaux. L’un des surveillants a alors été victime de malandrins.
Le chantier contemporain a subi aussi nombre de dégradations et de vols.
À la fin de l’année 1913 et au début de 1914, la Cie du tram reçut de nouvelles voitures. Comme aujourd’hui, où les rames bleues sont accueillies avec intérêt, le Petit Comtois signalait ce type d’événement.
Et, évidemment, des essais étaient réalisés, comme cet hiver 2013-2014 à Besançon.
Ces années-là, les travaux ne concernaient pas toutes les lignes du tram, celui-ci continuait donc à circuler. Régulièrement, le Petit Comtois signale les accidents mettant en cause une voiture de tramway. Et il ne se passe guère de semaine sans qu’un entrefilet sur ce sujet ne nourrisse la chronique des faits locaux. La plupart de ces accidents sont sans gravité, mais on imagine la perturbation sur les lignes occasionnée par les dépannages et les retards ainsi provoqués.
Certains de ces accidents sont truculents et il ne faut pas manquer la relation du Petit Comtois du 4 février 1914 à propos de celui qui eut lieu vers les anciens abattoirs. Il impliquait un troupeau de cochons.
On découvre à cette occasion que l’avant des trams avait été équipé d’un filet de protection. Une sorte d’airbag permanent, non pour le wattman, mais pour les éventuelles victimes d’accrochage.
À la lecture du Petit Comtois du 20 janvier 1914, on comprendra qu’un accident quai Vieil Picard est encore possible aujourd’hui, mais certainement pas avec un camion de charbon.
Le site memoirevive.besancon.fr vient de mettre en ligne les cartes postales de la collection Robert Tupin. En retenant les 4 cartes postales suivantes, on peut avoir une continuité d’images entre le haut et le bas de l’avenue Carnot. Les dates données par le site memoirevive.besancon.fr vont de 1904 à 1930, mais il est vraisemblable que toutes, sauf la 3ème qui est des années 1920, soient de la Belle Époque.
Carte ci-dessous : avenue Carnot. Carte de 1904-1906. Au loin, la place Flore. On distingue le piédestal de la statue Flore.
Carte suivante : au bas de l’avenue Carnot, (1904-1930)
Carte postale suivante (1923-1929) : le dernier virage de l’avenue Carnot avant le croisement avec l’avenue Fontaine-Argent. La façade de l’immeuble de droite est visible au fond de la 4ième image.
Dernière carte postale. On distingue au fond, le carrefour entre avenue Carnot et Fontaine-Argent. Sur l’image, le tram est vu de l’arrière, il quitte donc le pont de la République pour entrer avenue Carnot-Fontaine-Argent (carte de 1904 ?).
Souhaitons bon rail au tram actuel. Il emprunte le même tracé en direction de la gare Viotte dans l’avenue Carnot visible ci-dessus, à la Belle-Époque.
Il sera inauguré fin août 2014.
Bison Teint a mis en ligne ces images du nouveau tram le 15 janvier 2014:
Quel bonheur de lire ces lignes….
Franc Comtois je réside en Côte d’Ivoire depuis 1970. Je me rappelle Besançon dans les années 50, et le tramway rue de Belfort que l’on prenait avec ma tante, veuve de cheminot, pour aller au centre ville….
Merci pour ces articles très intéressants.
Meilleures salutations.
Michel Strobel
ABIDJAN
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Merci, satisfait que cela provoque en vous un peu de nostalgie.
Désolé de ne pas vous permettre une lecture correctement illustrée. Le changement de prestataire a brisé nombre de liens vers des images pourles billets antérieurs à 2019.
50 ans en Côte d’Ivoire… vous voilà appartenant à un deuxième pays.
Bonne continuation
B. jacquet
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